lundi 3 mars 2008

La prise de la Martinique (1762)

Après la prise de la Dominique par un corps expéditionnaire britannique, les français de Martinique s’attendait à une attaque sur l’île (La Dominique est juste au nord de la Martinique – on peut la voir par temps clair).
Ils prirent donc des mesures défensives. Les forces françaises en Martinique se composaient de 1200 réguliers, 7000 miliciens et 4000 corsaires. La nature montagneuse de l’île la rendait facile à défendre.
Les îles britanniques de la région firent tout leur possible pour aider leur métropole :
Antigua envoya des noirs et une partie de son ancienne garnison, le 38th régiment d’infanterie. La Barbade leva 500 blancs et 500 noirs organisés en 10 compagnies et constitua le lieu de regroupement des troupes de l’expédition.
Les premières troupes à arriver à Carlisle Bay venaient de Belle-Isle et se composaient du :
- 69th Regiment
- Rufane’s Regiment
- 90th Morgan’s Regiment
- 98th Grey’s Regiment

Le 24 décembre 1761, l’armée principale, venant d’Amérique, commandée par le général Monckton arriva à Carlisle Bay. Elle se composait de troupes provenant de onze régiments d'infanterie diffèrents :
- 15th Amherst Regiment
- 17th Regiment
- 22nd Regiment
- 27th (inniskilling) Regiment
- 28th Townshend's Regiment
- 35th Regiment
- 40th Armiger's Regiment
- 42nd Royal Highland Regiment (2 bataillons)
- 43rd Talbot's Regiment
- 46th Thomas Murray's Regiment
- 3e battallion du 60th Royal American Regiment
- quelques compagnies de rangers américains

En tout, Monckton commandait 8000 hommes.



L’attaque de la Martinique

Le 5 janvier 1762, les navire de transport britanniques levaient l’ancre et partaient escortés par la flotte de l’amiral Rodney.
Le 7 janvier, l’armada anglaise jetait l’ancre dans la baie de Saint Anne, à l’extrémité sud-ouest de la Martinique. Deux brigades furent débarquées aux Anses d’Arlet, sur la côté ouest d’où elles marchèrent vers le sud de la baie qui formait le port de Port-Royal mais trouvant la route impraticable pour les canons, elles firent demi-tour et réembarquèrent.
Le 16 janvier, toute l’armée anglaise débarqua sans encombre à Case-Navire (sur la côte est) un petit peu au nord de la Pointe des Nègres (au nord de Port-Royal). Cette pointe forme la partie nord de la baie et avait à sa base une route menant à l’est, par delà les collines à la ville de Port Royal, capitale de l’île, à 5 kilomètres de là. Le chemin était entrecoupé de nombreux ravins escarpés. Les français avaient érigé des redoutes à chaque passage difficile ainsi qu’une batterie sur le morne Tartenson (une colline dominant le nord de Port-Royal). Monckton était donc obligé d’installer des batteries afin de réduire au silence les canons français avant de pouvoir avancer.

Les anglais terminèrent d’installer leurs batteries le 24 janvier et, à l’aube, une attaque générale fut lancée, sous le couvert du feu des batteries, sur les défenses françaises du morne Tartenson. Un groupe fut détaché de l’assaut principal pour tourner le flanc droit des français.
Cette attaque de flanc fut un succès et après s’être emparé des redoutes situées près de la mer, sur le flanc gauche français, les troupes prirent toutes les positions d’assaut, les unes après les autres. A neuf heures ils étaient en possession des redoutes isolées mais aussi de toute la position du morne Tartenson avec ses canons et ses retranchements.
Les français se replièrent dans un grand désordre ; certains en direction de Fort-Royal et d’autres vers Morne Grenier, une colline plus élevée encore que le Morne Tartenson. Pendant ce temps, deux brigades commandés par les généraux Haviland et Walsh attaquèrent d’autres postes français au nord du Morne Tartenson et avec de grandes difficultés, en raison de la nature escarpée du terrain réussirent à faire fuir les troupes qui les occupaient en direction du Morne Grenier. Au cours de cette action, les britanniques perdirent 33 officiers et 350 hommes tués ou blessés.

Le 25 janvier, Mockton, désormais à portée de tir, commença à emmener ses batteries pour les faire tirer contre la citadelle de Fort-Royal. Mais, gêné par les batteries françaises du Morne Grenier sur sa gauche, il décida qu’elles devaient d’abord être réduites au silence.
L’après-midi du 27 janvier, avant qu’il n’ait le temps de lancer une attaque, les français retranchés sur le Morne Grenier en sortirent formés en trois colonnes et lancèrent une attaque sur la brigade Haviland et l’infanterie légère de l’armée, sur la gauche de Monckton.
Au cours de ce combat, une colonne française exposa son flanc aux Highlanders et fut presque instantanément mise en déroute. Les deux autres colonnes abandonnèrent, et tous s’enfuirent vers le Morne Grenier, poursuivis par les anglais. Les poursuivants s’engouffrèrent dans une ravine à la suite des français et submergèrent le Morne Grenier « par tous les chemins, routes et passages où des hommes pouvaient courir, marcher ou ramper » chassant les fugitifs qui se trouvaient devant eux. La nuit tomba mais les officiers britanniques décidèrent de continuer jusqu’à ce que tous les français aient été chassés de la colline et tous les canons capturés.
A une heure du matin, le 28 janvier, Morne Grenier était occupé et sécurisé au prix d’un peu plus de 100 tués et blessés. Les batteries du Morne Tartenson furent donc terminées et de nouvelles batteries furent établies à moins de 370 mètres des murs de la citadelle, le fort Saint-Louis.

Le 3 janvier 1762, Fort-Royal se rendait.

Le 12 février, toute résistance avait cessé et l’île était sous domination anglaise.
Du 26 février au 3 mars, Monckton envoya par bateau des détachements sur les îles de Sainte-Lucie, Grenade et Saint-Vincent qui se rendirent sans combattre. Le général prenait déjà ses dispositions pour capturer Tobago lorsqu’il reçut des ordres lui demandant d’être présent avec ses troupes pour l’attaque de La Havane à Cuba.

La Martinique fut restituée à la France après le traité de Paris de 1763, les îles à sucre française représentant une concurrence trop importante pour les îles à sucre anglaises. Concernant la prise de la Martinique, il faut savoir que les anglais s'étaient emparés de la Guadeloupe en 1759 et l'île avait vu son commerce prospérer. Certains historiens ont émis l'hypothèse que les planteurs martiniquais auraient alors fait pression auprès du gouverneur pour qu'il capitule rapidement.



Voilà donc ce que j'ai pu trouver après quelques recherches sur internet. L'article qui précède est une traduction (légèrement retouchée) d'un article de Wikipédia. Même si les combats ont été assez inégaux et ne sont peut être pas interessant à rejouer, les ordres de batailles peuvent être utilisés dans le cadre d'un "what if". Après tout, il ne semble pas très difficile de faire mieux que les français de l'époque. Je vais essayer de me renseigner pour avoir un ordre de bataille français plus étoffé mais le peu que je possède à de quoi mettre l'eau à la bouche des amateurs de figurines: bien peu de batailles permettent de mélanger sur une même table réguliers britanniques et français, corsaires, rangers américains et highlanders......

Pour connaître l'île, l'argument qui la juge facilement défendable car montagneuse ne tient pas la route. La Martinique est facilement abordable sur pratiquement toutes ses côtes et les principales villes se situaient, et se situent toujours, dans la plaine du centre de l'île. Très peu d'envahisseurs ont été repoussés une fois qu'ils ont eu pris pied sur l'île.

Par contre, pour avoir monté et descendu maintes et maintes fois les hauteurs de Morne Tartenson et les ravines de Fort de France (autrefois Port-Royal) en voiture, je ne peux que saluer la performance des soldats anglais qui ont gravi ces hauteurs à pied et sous les tirs français. Dire que les ravines et le morne sont escarpés est un doux euphémisme......

6 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est fort intéressant, tout ça, mais elles sont où les figurines ?? :-)

Elles existent pour toutes les troupes ?

Siaba a dit…

Les highlanders n'existent pas encore (en tout cas dans les marques que j'affectionne)mais tout le reste est trouvable. Il faut faire un peu de recherches uniformologiques (et, peut être de conversions) pour les volontaires des îles anglaises.
Signe du destin ;o), on m'a proposé ce soir un gros lot d'anglais et de français FOUNDRY
7YW pour pas cher. Je suis en train de voir avec un ami comment on va se partager tout ça (même à prix cassés mon banquier aurait pas voulu que j'achète plus de 300 figurines) mais ce qui n'était qu'un vague projet est en train de faire un pas de géant.

Nicofig a dit…

Des fois il faut savoir sauter sur les occasions. ;-)

Siaba a dit…

Et tu sais de quoi tu parles ;o)
Moi, j'y vois le signe qu'un Dieu de bonté et d'amour me dis "Rejoue ce conflit en figurines 25mm FOUNDRY où je noierais la terre sous les eaux et détruirais toute forme de vie!"
Du coup, je me sens un peu obligé....

Anonyme a dit…

Gare à l'exactitude des uniformes !!!

Je prépare le pal, en cas d'erreur :-)))

Siaba a dit…

T'inquiètes pas: entre les Funcken, les Osprey, Ioannis Mavromichalis et les membres du groupe de discussion yahoo consacré à la Guerre de Sept ans, je devrais être bien documenté avant de sauter sur mes pinceaux.
Après, si il y a des erreurs, ça te fera du monde à empaler.....
:o)))))))